2. Transcendez votre propre entreprise
L'année dernière a été une année de crise sans précédent. La pandémie a porté un coup dur à l'économie, les grandes entreprises belges ont dû mettre tout le monde sur le pont et les PDG ont surtout dû éteindre les incendies.
Il est maintenant temps de penser à la relance. Les chefs d'entreprise ont la possibilité de transcender leur propre activité (une fois de plus) et de mettre en avant d'autres thèmes dans leur communication.
L'innovation, la diversité, les nouvelles formes de collaboration et la durabilité joueront un rôle clé dans l'ère post-Covid-19. Le PDG du futur doit avoir le courage de jouer cette carte, tant sur ses propres canaux de médias (sociaux) que dans les médias traditionnels.
Les parties prenantes attachent de plus en plus d'importance au purpose des entreprises. Cette évolution s'est également accélérée au cours de l'année écoulée. Le purpose n'est pas seulement un argument décisif pour les clients ou les investisseurs.
Dans la guerre des talents qui éclatera dans toute sa férocité après la crise, c'est une arme particulièrement puissante pour les entreprises. Les PDG qui communiquent leur purpose et leurs objectifs de manière claire et puissante ont une longueur d'avance sur leurs concurrents.
Nous savons, par expérience et grâce à nos recherches, que les médias ne sont pas toujours désireux de rendre compte de la manière dont les entreprises individuelles abordent certains thèmes. Cela s'applique certainement à des sujets tels que la durabilité, la diversité et l'inclusion, où les médias se méfient beaucoup du "greenwashing", du "wokewashing" et du "purposewashing". Les médias considèrent plutôt leur rôle comme un "muckraking", c'est-à-dire qu'ils veulent examiner d'un œil critique les histoires positives des entreprises.
Si les PDG veulent mettre ces sujets sur la carte, ils devront donc (comme Kadri et Chombar) avant tout promouvoir ces sujets de manière crédible et cohérente sur leurs médias sociaux.
3. Osez participer au débat social
Aux États-Unis, les PDG activistes sont devenus assez courants ces dernières années. Des PDG connus tels que Howard Schultz (Starbucks), Marc Benioff (Salesforce) ou Tim Cook (Apple) n'ont pas peur de s'impliquer dans le débat social et de prendre une position forte sur Black Lives Matter ou les droits des LGTBTQ.
En Belgique, la devise a longtemps été : "vivons heureux, vivons cachés". Pendant longtemps, les PDG ont dû être inodores et incolores. Plus c'est invisible, mieux c'est. Cet héritage est tenace, mais l'influence américaine s'infiltre tout doucement chez nous.
Un exemple frappant de l'année écoulée est celui de Guillaume Boutin. Le PDG de Proximus a défendu sans ambiguïté son concurrent Telenet sur les médias sociaux lorsque l'entreprise de télécommunications a été critiquée par l'extrême droite pour avoir utilisé la photo d'une femme portant un foulard dans une offre d'emploi. Proximus et Telenet se livrent une concurrence féroce depuis des années. Mais cela n'a pas empêché Boutin de défendre des valeurs fondamentales importantes telles que la diversité (
ce qui lui a valu de faire la une de De Tijd).