Cet été, l’Union européenne a adopté les normes européennes d’information en matière de durabilité (ESRS). Ces normes couvrent un large éventail de questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Toutes les entreprises couvertes par la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) devront les mettre en œuvre.
Nous avons discuté de ces derniers développements et de ce qu’ils signifient pour les entreprises belges avec Stefan Sallinger, notre directeur de compte pour la transformation durable des entreprises et les rapports ESG.
Commençons par le commencement : Qu’implique la directive CSRD et pourquoi est-elle importante pour les entreprises belges ?
Le CSRD stipule comment les entreprises doivent rendre compte de leur développement durable et de leur ESG à partir de 2024. L’impact varie selon les entreprises. Pour les sociétés cotées en bourse, il existait déjà la directive sur les rapports non financiers (NFRD), qui exigeait également la production de rapports non financiers.
Ce qui est nouveau, c’est que les rapports ESG deviendront également obligatoires pour les petites entreprises et les grandes PME. En Belgique, 200 entreprises ont déjà été obligées de produire des rapports en vertu de la directive sur le reporting non financier en 2022. À partir de 2026, 2 800 entreprises devront le faire. C’est dix fois plus.
De nombreuses PME avaient déjà pris des mesures en matière de communication sur le développement durable, en partie parce que les prêteurs demandaient des rapports sur le développement durable depuis un certain temps.
Pour les entreprises belges, cela signifie ceci :
- Les entreprises sont tenues de fournir des informations normalisées sur leurs performances environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Les grandes entreprises doivent être prêtes à mesurer leurs performances d’ici 2024 et à établir leur rapport à partir de 2025, tandis que les PME ne suivront qu’un an plus tard. MAIS : cela signifie que vous devez commencer à collecter des données en janvier 2024 pour votre rapport ESG de 2025.
- Les entreprises devraient publier leurs rapports ESG publiquement afin que les clients, les investisseurs et le grand public puissent accéder aux informations sur le développement durable.
- Les entreprises doivent adapter leurs processus opérationnels. Elles doivent notamment mettre en place de nouveaux systèmes de collecte et d’analyse des données pour répondre aux exigences en matière de rapports.
- Les rapports sur le développement durable peuvent faire l’objet d’audits, tout comme les rapports financiers, et peuvent donc avoir un impact sur les activités de l’entreprise.
- Comme tout ce que vous devez divulguer, votre rapport ESG peut soit améliorer, soit nuire à la réputation de votre entreprise.
En raison des obligations imposées par le CSRD, on peut dire que presque tous les départements de votre entreprise doivent fournir des données pour votre rapport ESG. Vous devez donc vous y prendre à temps pour impliquer l’ensemble de l’organisation et mettre en place les processus adéquats.
Notre conseil est le suivant : mettez en place une équipe chargée de déterminer avec soin les aspects que votre entreprise doit inclure dans son rapport ESG et élaborez à l’avance les processus nécessaires.
Quels sont les éléments clés que les entreprises doivent inclure dans leurs rapports de développement durable en vertu de la directive CSRD ?
Le CSRD comporte trois aspects différents :
- La norme européenne de reporting durable (ESRS) : cette norme a été adoptée cet été et exige des entreprises qu’elles incluent des éléments spécifiques, des chiffres et des indicateurs clés de performance (KPI) dans leur rapport ESG. Elle établit également un langage spécifique pour la rédaction des rapports.
- La nouvelle taxonomie de l’UE : l’Europe y définit les activités considérées comme durables et respectueuses de l’environnement, y compris les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.
- La SBTi, Science-based Target Initiative : un guide scientifique qui permet à une entreprise de calculer exactement la quantité qu’elle doit réduire pour être conforme à l’Accord de Paris d’ici 2030.
La CSRD garantit donc que la durabilité des entreprises devient quantitativement mesurable, mais aussi qu’il est désormais possible de comparer très facilement les efforts des entreprises en matière de durabilité.
La CSRD exige non seulement que les entreprises indiquent l’impact qu’elles ont sur l’environnement, mais aussi qu’elles examinent l’impact qu’elles ont elles-mêmes sur l’environnement, par exemple en ce qui concerne le changement climatique. C’est ce que nous appelons la « double matérialité » : quel est notre impact sur le monde et quel est l’impact du monde sur nous ?
Pour mesurer cet impact, une entreprise doit prendre en compte l’ensemble de sa chaîne. Celles qui commercialisent du café en Europe doivent également inclure dans leur rapport les conditions de la plantation de café, telles que les conditions de travail. L’impact climatique sur cette plantation de café – par exemple, une récolte ratée – est également couvert dans les rapports de cette manière.
Pourquoi la mesure de l’impact environnemental est-elle si importante pour les entreprises ?
C’est une évidence. La mesure de l’impact environnemental est importante non seulement en raison des objectifs climatiques urgents, mais aussi en raison des mesures politiques prises pour le réduire.
Les entreprises qui n’atteignent pas leurs objectifs devront faire face à des conséquences financières et opérationnelles. Il suffit de penser aux zones LEZ où les camions polluants sont interdits et aux taxes sur les émissions de CO2. En outre, l’attention croissante portée aux questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) oblige les entreprises à prendre au sérieux leurs performances en matière de développement durable.
Quelles sont les principales tendances actuelles en matière de rapports sur le développement durable ?
Nous constatons une évolution vers des approches plus quantitatives. Les entreprises doivent non seulement fixer des objectifs, mais aussi définir des étapes claires pour les atteindre.
L’automatisation et la collecte de données structurées sont de plus en plus importantes pour assurer l’efficience et la précision des données.