Dans les affaires publiques et le lobbying, il est crucial de rester actif pendant les cent premiers jours qu’un nouveau gouvernement (ou une équipe politique locale ou régionale) est en fonction. C’est pendant cette période que les membres du cabinet et les équipes politiques définissent les contours de leur politique – et ce travail ne s’arrête pas lorsque l’accord de coalition est en place. Avec ces cinq conseils, vous pouvez tirer le meilleur parti de ces cent premiers jours.
Une fois les élections terminées, les partis politiques cherchent à obtenir une majorité pour former des coalitions et définir leurs priorités politiques. Avant les élections, ces priorités sont définies dans des manifestes électoraux qui servent ensuite de base aux négociations d’un accord de coalition.
Influencer le contenu de ces programmes – par exemple via un mémorandum – est une première étape cruciale dans la définition des politiques futures. Pendant les négociations gouvernementales, il est essentiel de maintenir un contact étroit avec les négociateurs et leurs conseillers pour inclure les points importants dans l’accord. Et même après l’accord, il n’est pas trop tard pour agir. Voici cinq étapes essentielles à intégrer dans votre plan de lobbying :
Lisez l’accord de coalition
Les partis politiques passent beaucoup de temps à négocier un accord de coalition, et il y a une bonne raison à cela : cet accord constitue un véritable contrat entre les partis au pouvoir, définissant les priorités politiques et les actions à mettre en œuvre. Ce qui est inscrit dans l’accord est mis en œuvre, tandis que ce qui n’y figure pas ne l’est pas forcément (bien que des accords informels puissent également être utilisés).
La lecture de l’accord de coalition est une étape cruciale pour comprendre les priorités et les mesures que l’équipe politique mettra en place. Il est important de repérer chaque phrase qui vous concerne et d’évaluer son impact potentiel pour votre organisation.
Conseil : les accords de coalition à Bruxelles et au niveau fédéral sont rédigés en deux langues officielles, et il peut y avoir des divergences entre les versions. Ces différences de formulation peuvent cacher des nuances subtiles, que vous pourrez exploiter dans vos interactions avec les acteurs politiques.
Renseignez-vous sur la composition des cabinets
Immédiatement après leur prestation de serment, les ministres s’attellent à la composition de leur cabinet : une équipe de conseillers dirigée par le chef de cabinet. Malgré les promesses de réforme, les cabinets demeurent le principal levier dans l’élaboration des nouvelles règles.
Renseignez-vous sur les conseillers qui gèrent vos dossiers : ce sont eux qui détiennent l’influence. N’oubliez pas les conseillers du Premier ministre, du vice-Premier ministre et du ministre du Budget, qui doivent également approuver toute nouvelle initiative. Identifiez les acteurs clés et proposez-leur de contribuer à la définition de ces initiatives.
Notes politiques
La première tâche d’un cabinet ministériel est de rédiger une note de politique générale que le ministre présentera au Parlement. Dans cette note, le ministre détaille comment il ou elle mettra en œuvre l’accord de coalition durant l’année à venir, en précisant l’approche, le calendrier et les consultations. Cette note offre un aperçu préliminaire de l’agenda du ministre et marque le début des contacts et du suivi.
La rédaction de cette note prend généralement deux à trois mois, car le ministre doit d’abord constituer son cabinet, vérifier les projets en interne et finaliser la rédaction.
note de politique générale constitue une étape formelle que le ministre doit franchir dans le processus législatif belge : après avoir été inscrite à l’ordre du jour de la commission, elle doit être approuvée en séance plénière. Dans la pratique, cette approbation se traduit souvent par un vote de la majorité contre l’opposition.
Créez des coalitions de personnes partageant les mêmes idées
Chaque dossier a ses partisans et ses opposants. Identifiez les parties prenantes et cartographiez leurs points de vue et leurs intérêts. Examinez la possibilité de former une alliance pour rationaliser les positions.
Cela peut se faire au sein d’une fédération sectorielle existante ou de manière ad hoc. Les députés jouent un rôle clé en influençant le gouvernement. Plus le signal envoyé est fort, plus il a de chances d’être pris en compte par les décideurs politiques. De plus, cela vous permet de bénéficier de ressources supplémentaires et d’une écoute renforcée, afin de ne pas avoir à tout gérer seul.
Regardez aussi le tableau d’ensemble. Que se passe-t-il dans nos pays voisins ? Que pensent les organisations internationales comme l’OCDE ? Et surtout : que dit l’Europe ? La voix européenne est une voix puissante dans la définition des politiques.
Des recherches (voir notre blog sur le lobbying interne et externe) ont révélé que les décideurs politiques sont particulièrement favorables à la formation de larges coalitions qui incluent non seulement les entreprises mais aussi d’autres organisations de la société civile.
Utilisez la presse
Le contact direct et personnel avec les décideurs politiques est un élément fondamental du lobbying. Toutefois, ces décideurs ne sont pas déconnectés de la réalité : ils sont sensibles au débat public et aux positions soutenues par des leaders d’opinion et l’opinion publique. Cherchez donc à vous adresser à la presse pour promouvoir votre point de vue publiquement. Utilisez le « lobbying extérieur » comme un amplificateur de votre « lobbying intérieur ».
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